Priorité à la souveraineté alimentaire des peuples
Au moment où débutent le « Printemps pour un commerce équitable » et la
« Quinzaine du commerce équitable », le drame des émeutes de la faim
provoquées par la flambée des prix des denrées alimentaires rappelle à
l'ordre toutes les organisations se réclamant d'un « commerce équitable ».
Se soucier uniquement des débouchés commerciaux des matières
premières agricoles des pays du sud (quitte à négocier avec des
multinationales1 qui encouragent le développement des agro-carburants2),
c'est soutenir un modèle d'échanges commerciaux fondés sur la
spéculation et non sur les besoins humains.
Minga a toujours considéré comme enjeu de société le travail sur la qualité
des échanges commerciaux. Les initiatives pour rendre un commerce plus
équitable, partout et pour tous, doivent permettre de faire évoluer le débat
public sur la question des échanges de marchandises et de capitaux.
Se féliciter aujourd'hui de la progression des parts de marché des produits
dits « équitables » sans la mettre en relation avec l’amélioration de la
souveraineté alimentaire est catastrophique. Quand « le commerce
équitable » encourage les cultures d’exportation au détriment des cultures
vivrières, il trahit son projet. C'est une justice économique qui est en jeu
aujourd'hui et non l'édification d'une niche commerciale « équitable ».
Le progrès d'un commerce plus équitable s'apprécie en fonction de la
souveraineté alimentaire des peuples.
Minga, le 23 avril 2008

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