Dans le Nord Pas de Calais  l’association des Acteurs pour une économie solidaire tout comme nous membre du MES a tenu son assemblée générale
SOURCE NORD INFO / http://www.nord-social.info/spip.php?article378

L’heure est à l’action collective en faveur du développement de l’économie sociale et solidaire

Passer des partenariats avec les autres acteurs de terrain, les collectivités et les comités d’entreprises

lundi 24 mai 2010

Après une année satisfaisante au cours de laquelle ils ont pu renforcer les politiques de partenariat et stabiliser les finances de l’association des Acteurs pour une économie solidaire (APES) du Nord – Pas-de-Calais, ses adhérents, n’ont pas caché leurs inquiétudes pour les années qui viennent. Réunis, récemment, en assemblée générale à la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) de Lille, ils se sont notamment alarmés « de la réforme à venir des collectivités locales et leur recentrage plus que probable sur leurs seules compétences obligatoires. Une réforme qui augure mal, assure son président, Gérard Dechy, des soutiens dont l’association des Acteurs pour une économie solidaire pourra encore bénéficier du côté des assemblées départementales. »
 

Cette menace qui pèse, indirectement, sur les finances de l’association sera un grand sujet des mois à venir pour les militants de l’APES. Le président, n’a d’ailleurs pas caché « qu’il était de plus en plus impératif de rechercher et d’augmenter les ressources propres, que ce soit en termes de cotisations, de dons avec la reconnaissance attendue de l’utilité générale de l’APES et de subventions en provenance des fondations. »

Favoriser les dynamiques territoriales

Créée en l’an 2000, l’APES s’est imposée comme l’un des acteurs essentiels de l’économie sociale et solidaire dans la région du Nord – Pas-de-Calais. Comme pour les autres acteurs, la crise justifie pleinement ses activités tournées vers une économie mise au service de l’homme et des solidarités. L’APES compte 130 adhérents qui sont soit des individus, soit des structures.

L’APES a fait des territoires un axe de son développement. C’est sur ceux-ci qu’elle déploie ses activités, estimant que c’est sur ce terrain qu’elle peut mener à bien et avec efficacité ses activités.

C’est donc tout naturellement que, parmi ses engagements, l’appui et l’accompagnement des dynamiques territoriales jouent un rôle important. Structure de représentation des acteurs de l’économie sociale, elle est l’un des partenaires du Plan régional de développement de l’économie sociale et solidaire, aux côtés notamment, de la Chambre régionale de l’économie sociale, et du Conseil Régional du Nord – Pas-de-Calais, mais aussi des plans locaux de développement de l’économie sociale et solidaire (Léalille, LMCU, Artois Comm, Coeur de Flandre…)

Les adhérents de l'association des Acteurs pour une économie
solidaire en assemblée générale

L’APES est intervenue en 2009 en appui aux acteurs et aux collectivités locales, auprès de six territoires du département du Nord (Coeur de Flandre, Sambre-Avesnois, Lille et Communauté Urbaine de Lille, Communauté d’Agglomération de la Porte de l’Hainaut, Communauté d’Agglomération du Douaisis), et de neuf territoires du Pas de Calais (Pays d’Artois, Pays du Ternois, Artois Com., Pays du Calaisis, Communauté d’Agglomération du Boulonnais, Pays de St Omer et Lens-Liévin-Hénin-Carvin, Pays de la Lys Romane et 7 Vallées). Dans le Cambrésis, il existe une structuration locale d’acteurs, le Codes, membre de l’APES.

Ces interventions dans les territoires ont pris plusieurs formes : séminaire des agents de développement, rencontres thématiques pour les animateurs territoriaux...

Selon Gérard Dechy, cette politique territoriale demande à être renforcée. « En effet, souligne-t-il, sur les premiers territoires impliqués dans l’économie sociale et solidaire, il s’agit de faire passer dans les faits un financement du développement de l’économie sociale et solidaire au niveau local, ce qui est loin d’être acquis. »

« Quant aux territoires qui se trouvent davantage à la traîne, ajouta le président de l’APES, il reste encore beaucoup à faire pour convaincre les élus et leurs techniciens de l’intérêt, pour eux comme pour leur territoire, de développer l’économie sociale et solidaire, même quand ils ont inclus l’économie sociale et solidaire dans leur plan local de développement économique. »

Par rapport aux collectivités locales, il s’agit donc de favoriser l’inscription de l’économie sociale et solidaire de façon durable dans les politiques publiques, en lien avec les acteurs. Suite au travail important de développement de stratégies mené en 2009, l’accent sera mis sur la mise en oeuvre d’actions collectives en 2010

Sensibiliser, promouvoir

L’une des vocations de l’APES est également de faire connaître et promouvoir l’économie sociale et solidaire.

Pour cela, elle dispose d’un site, s’est dotée d’une lettre « « L’économie solidaire en Nord Pas de Calais », dont quatre ont été publiées en 2009 , et d’une Newletters mensuelle.

Par ailleurs, tout au long de l’année elle organise manifestations et débats, et, entre autres, régulièrement « les petits déjeuners de l’entrepreneur solidaire » qui ont lieu soit à Lille, à la Maison de l’économie solidaire, 10 s’y sont déroulés en 2009, soit dans les territoires, où 10 autres se sont déroulés l’année dernière.

L’APES a, également, participé à diverses opérations de sensibilisation du grand public à l’économie sociale et solidaire, et notamment, en novembre au mois de l’économie sociale et solidaire, à « l’Odyssée des Possibles, manifestation organisée par des comités d’entreprises, au Salon Créer,…

Deux actions destinées à faire connaître les biens et les services proposés par les structures de l’économie sociale et solidaire auprès des consommateurs entreprises l’an passé devraient se poursuivre.

Il s’agit de promouvoir le Marché Citoyen tant auprès des particuliers que des collectivités, qui les uns et les autres peuvent y trouver de nouveaux modes de consommation à travers une alimentation plus saine, bien souvent écologique et une économie solidaire à travers des références de proximité, magasin bio, AMAP,…ou du commerce équitable.

Il s’agit aussi de conforter la monnaie SOL en région Nord – Pas-de-Calais.

L’APES a accepté en 2009 de relayer une idée portée par Rhizomes sur la possibilité ou non pour les collectivités locales et territoriales de recourir au mode subvention plutôt que de tout passer en mode marché. Cette campagne « Y’ a le choix » a permis de faire évoluer, sur le papier au moins, les positions, un peu trop frileuses selon les responsables de l’association, de la région, positions portées par Pierre de Saintignon, vice-président socialiste du Conseil régional du Nord- Pas-de-Calais et de renforcer des partenariats avec plusieurs réseaux régionaux. La campagne devrait connaître des prolongements en 2010, car d’une façon générale, de lourdes menaces pèsent sur les modes et les montants de financement des associations.

Renforcer les capacités d’actions collectives

La crise actuelle estiment les membres de l’APES, conduit d’un côté à la réaffirmation de la contribution essentielle des acteurs de l’économie solidaire au développement économique et social des territoires, et d’un autre côté à la fragilisation d’un nombre important de ces structures. Le renforcement de la synergie entre l’ensemble des acteurs et des partenaires de l’économie sociale et solidaire est, donc, plus que jamais nécessaire.

Ce renforcement de l’action collective passera par une coordination des interventions de l’APES sur les territoires avec la CRESS. Par ailleurs, outre le travail avec les élus, l’APES a fait le choix de renforcer ses relations extérieures avec les syndicats de salariés.

« La question des alliances avec les différentes composantes de l’économie sociale et solidaire est capitale, affirma, Gérard Dechy, pour son développement et aussi pour une augmentation significative du nombre d’adhérents. »

Pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire, il s’agit de renforcer leur visibilité et leur capacité collective d’intervention dans le débat économique et social actuel. Le meilleur moyen de peser sur l’avenir.





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