Depuis sa première édition en 2003, l'objectif du festival est de poursuivre une mission d'éducation populaire en associant engagement citoyen et culture.

À travers une trentaine de séances mêlant fictions et documentaires, courts et longs métrages, et une dizaine de débats, cette 7e édition du festival « Images mouvementées »propose une réflexion sur les alternatives "utopiques", au sens le plus noble du terme, dans des domaines tels que la politique, l’environnement, le cadre de vie, l’éducation, l’art, l’économie, et sur leur mise en oeuvre concrète...la bande-annonce du festival  est visible sur le site à l'adresse http://imagesmouvementees.org

On y trouve un aperçu de la programmation du festival.

 

Soyons réalistes, osons l'utopie

L'idée d'une société idéale dans laquelle les hommes vivraient en harmonie avec eux-mêmes et avec le monde qui les environne a passionné nombre d'écrivains, de philosophes, d'artistes, de chercheurs, d'humanistes de toutes les époques.

Thomas More, au début du 16e siècle, a donné à cette société qu'il situait sur une île imaginaire - pour mieux masquer le caractère révolutionnaire des idées qui y sont appliquées - le nom d'Utopie (étymologiquement « lieu inexistant »).

Dans le langage courant, le mot a pris une connotation négative, celle d'un idéalisme simpliste incompatible avec la réalité, l'échec de certaines utopies au moment où on tentait de les mettre en œuvre contribuant à décrédibiliser les idées, souvent généreuses, de départ. Le tour tragique qu'ont pris certaines des grandes utopies politiques du 20e siècle participe également du discrédit d'un mot pourtant porteur d'espoir.

C'est oublier un peu vite que l'essentiel de ce qui a pu constituer des avancées, des progrès pour le mieux-être de l'humanité, présentait au départ un caractère utopique et n'a pu être imposé qu'au prix de combats contre les idées reçues et l'ordre supposé immuable de la société.

Les questions fondamentales auxquelles l'Homme est aujourd'hui confronté, qu'il s'agisse de l'environnement, de la répartition des richesses, de la raréfaction des ressources naturelles, de la dislocation du lien social ou de la crise de la politique (écart croissant entre les citoyens et leurs représentants), imposent de repenser radicalement les cadres généraux de nos sociétés. Malgré le fatalisme ambiant résultant d'un supposé réalisme, certains tentent d'imaginer ou de construire un monde meilleur qui replacerait l'Homme et son avenir au cœur des préoccupations. Des utopistes modernes nous proposent des pistes pour une transformation profonde de notre rapport au monde et aux autres, en remettant en question les grands dogmes économiques, la compétition sans merci, le pouvoir de la finance, le fonctionnement de nos démocraties, le consumérisme, la dégradation de notre cadre de vie,...

Parallèlement, quelques précurseurs se livrent à des expériences ne demandant qu'un peu d'audace pour être généralisées. Leur exemple démontre la faisabilité d'alternatives qui, il y a peu, auraient été qualifiées d'utopiques.

Dans le contexte actuel, le réalisme nous impose d'oser l'utopie.